En ces temps où rien ne va plus, je n’ai qu’une envie parler d’eux …
En ces temps où les larmes coulent, je n’ai qu’une envie les écouter …

Oui, le groupe n’est plus mais les artistes restent.
J’ai vu « The Hyènes » à l’automne 2009. J’ai vu Jean-Paul Roy et Denis Barthe. J’ai vu que rien n’avait changé malgré l’affaire Cantat.

J’ai vu que les membres de ce groupe étaient restés « vivants ».

J’ai senti cette renaissance en moi à cette période où tout était sombre autour de moi et je me suis dis que rien ne meurt jamais, que l’on renaît toujours de nos cendres. Alors, je les ai écouté encore et toujours. Alors, je les ai découvert et redécouvert.

Alors, j’ai su que personne ne me comprendrait mais que je m’en foutais.

Je suis Bordelaise, je les écoute depuis l’âge de 11 ans, à l’époque où ils commençaient à sortir des pubs et scenes Bordelaises pour faire face aux médias avec « Au sombre héros de l’amer ».
J’étais déjà une écorchée vive. J’étais déjà celle que l’on aimait parce qu’elle était différente. J’étais déjà celle que l’on essayait de comprendre sans jamais y arriver. J’étais déjà celle que l’on mettait dans une case parce que déstabilisante. J’étais déjà une « héroine de BD ».

Et, je le suis toujours.

Noir Désir, c’est pour moi, des textes qui me parlent de tristesse quand j’ai envie de pleurer, des mots qui me donnent la force de me battre quand la colère gronde, des phrases qui me font me sentir bien bien quand je me sens apaiser,

des chansons qui me font réfléchir à ce que je suis et qui sont mes pensées,

Je ne prends pas tout, je n’aime pas tout, loin de là.
« Ernestine« , une de mes préférées, elle est moi (enfin, je trouve) d’où le nom de mon blog.
« Si rien ne bouge« , une vraie chanson d’amour, d’amitié, une vraie chanson où l’on déclare « aimer ».
« Oublie« , quand tout s’arrête, quand tout n’est plus ou quand tout n’est que souvenir.
« Sweet Mary » qui m’a fait aimer le piano, une mélodie aussi triste qu’entrainante, j’aimerais que cette chanson ne s’arrête jamais.
« A ton étoile » avec Yann Tiersen juste sublime.

Sans oublier « l’Europe » avec Brigitte Fontaine, « Nous n’avons fait que fuir », un seul morceau de 55 min, magnifique, j’aime quand tout s’embale, quand tout se radoucit, quand les mots se mêlent à la musique, oui, juste magnifique.
Et les « duos », les hommages, les victoires de la musique, les têtes raides, Alain Bashung, Brigitte Fontaine, « Bernie« , Jacques Brel, Leonard Cohen … et le dernier en date avec Shaka Ponk.

Et, je pourrais continuer longtemps comme ça … C’est bizarre parce qu’autour de moi, les chansons les plus appréciées sont celles que j’écoute trés peu voir pas. Surement parce qu’elle ne me parle pas assez ou qu’elles sont trop « commerciales » à mon goût. Non, je ne suis pas fan, je ne les ai jamais vu en concert et je ne les verrais jamais. Je n’ai jamais eu une fringue ou un poster à leur effigie. Je porte juste les mots, les textes, les phrases en moi. Je porte juste cette chose qui ne fait qu’un avec moi.

Je porte quelque chose d’inexplicable et je n’ai pas l’intention de l’expliquer.

Ca se vit, je le vis, tout simplement.

Et, j’aime tous ces gens, mes amis qui ne me jugent pas, qui ne me jugeront jamais, qui savent faire la différence entre un groupe public et une vie privée, qui savent pourtant par où je suis passée cet automne-hiver 2009 … Qui m’ont regardé comme quelqu’un qui avait perdu un proche quand la séparation du groupe a été annoncé … Et ça compte …

A lire :
– « Méfaits divers, journal d’un frère » Xavier Cantat – « Petit Dico Noir Désir » Hubert Allin

– « Nous n’avons fait que fuir » Bertrand Cantat

P.S : Petit Papa Noel, il me manque comme album : « Où veux-tu qu’je’r’garde ? », « En route pour la joie » et « Dies Irae ». Je ferais en sorte d’agrandir le radiateur électrique pour que tu puisses me déposer tout ça au pied du sapin 😀

Crédit photo : Xavier Lahache/Canal Plus