C’était en mars ou en avril, je ne sais plus trop, avec Chantal, on avait décidé de se faire un petit Calicéo à Sainte-Foy-lès-Lyon et puis en sortant la faim nous animant, nous nous sommes posées dans un petit bistrot familial, le Café Fenet.
Je me souviens encore de ce repas que j’aurais pu faire sans problème dans ma petite cuisine. Un cabillaud cuit à la vapeur accompagné de pomme de terre nature, un plateau de fromages qui tournait de table en table avec des petits chèvres au bon goût de la montagne et des fraises au sucre.
La simplicité à l’état pur. Pas de chichi, pas de déco sur les assiettes, pas de sauce en rab, juste une petite mayo maison dans un bol près de l’assiette.
J’ai ce souvenir de ne pas m’être régalée d’un tel repas depuis des années.
Les pommes de terre, d’une tendresse et pourtant juste cuites à l’eau, sans crème, sans beurre, sans rien, nature … Et ce plateau de fromages qui me faisait de l’oeil et dans lequel je piquais sans cesse mon couteau juste par gourmandise …
La patronne nous avait alors dit qu’elle allait revendre son établissement mais qu’elle resterait en cuisine … Et quelle ne fût pas ma surprise à mon retour de vacances, cet été, de découvrir sur les pages du web que c’était Gregory Cuilleron qui avait repris l’établissement.
Aujourd’hui, une seule question me taraude, quelle sera la clientèle de ce bistrot familial ?
Les habitués de classe sociale moyenne ou les nouveaux bourgeois gastronomiques habitués au grand nom et qui parce que ce jeune Chef est au commande feront de ce bistrot un endroit à la mode dénué de simplicité et d’authenticité …